28 juillet 2006

DADVSI et musique libre

La semaine dernière la loi DADVSI a finalement été votée, et hier le conseil constitutionel l'a renforcé, en y éliminant toutes les mesures en faveur des internautes. La loi originale, qui proposait la création d'une licence globale permettant de légaliser le téléchargement de contenu protégé par le droit d'auteur sur internet en échange d'une participation financière mensuelle de l'internaute en faveur des ayant droit, avait déjà été abandonnée. Finalement cette solution favorisait "trop" les consommateurs et avait été remplacée par une version plus "équilibrée", qui au final des lobbyings et de la sanction du conseil constitutionnel (montrant point par point dans leur décision la totale incompétence de notre ministre de la culture) est devenue extrêmement favorable aux professionnels du secteur. Par professionnels du secteur, entendez les maisons de disques et les artistes millionnaires. Les artistes moins connus ayant en effet apporté leur soutien à la licence globale qui les aurait bien aidés.

Le texte augmente maintenant fortement la protection des droits d'auteur. Au point que les bibliothèques se sont même fait du souci. D'autres utilisations auparavant possibles de contenu protégé sont remises en cause. Par exemple la copie privée de morceaux achetés légalement est quasiment interdite par la légalisation des DRM et l'interdiction de leur contournement, les photographies utilisées dans un but pédagogique doivent être achetées, et la création de logiciels pouvant servir à l'échange de fichiers protégés interdite. Même le monde du logiciel libre se fait du souci...


Pourtant, comme pour prouver que la protection forcenée des droits d'auteur n'est pas forcément nécessaire à la créativité et au maintien de la diversité artistique (argument principal des défenseurs de la ligne dure de protection des DdA), les sites proposant le téléchargement gratuit des chansons de jeunes artistes florissent, en utilisant totalement légalement les réseaux peer-to-peer pointés du doigt dans la loi. Ainsi jamendo.com ou Loca Records proposent de la musique en difusion libre. Sans oublier tous ces artistes qui proposent leurs morceaux sur leurs sites (des artistes confirmés comme Didier Super aux petits jeunes comme Un Bruit dans Mon Oreille ou les Noktambules).

Mais comme les intérêts en jeu dépassent ici largement ceux des artistes, ces derniers vont continuer à être utilisés comme excuse à des lois faites sur-mesure pour les majors, mais votés par les représentants des citoyens. Pourtant les chiffres sont éloquents. 60% des français ont déjà utilisé un réseau p2p pour se procurer du contenu protégé, et 40% des internautes qui ne l'ont pas fait se sont échangé des fichiers avec leur proches en utilisant leurs emails. Cet exemple nous amène à nous demander quelles sont les motivations de nos dirigeants...

Et pour enfoncer le clou, sachez qu'une lobbyiste de Vivendi Universal a été décorée de l'Ordre national du Mérite.


Je remercie Julien de m'avoir fait découvrir Jamendo.
Pour plus de musique gratuite, dirigez vous sur LeWiki404.


20 juillet 2006

C'est les vacances !

Pour les plus intrépides spectateurs télévisuels parmi les lecteurs (rescapés ?) de ce blog, ceux qui sans peur et sans reproches osent le plus insoutenable et regardent le journal de 20h de TF1 auront sans doute remarqué le léger changement du look du présentateur vedette.

Ce nouveau playboy journalistique prend enfin la relève d'un PPDA qui n'éveillait plus guère que la libido des ménagères de plus 50 ans ayant fait leur deuil de Julio Iglesias. Félicitez vous mesdames, car la saison estivale va vous apporter de la chair fraiche. Une tête "de pharaon", un éternel sourire en coin et le corps digne d'un des modèles de monsieur Klein, bienvenue à Harry Roselmack. En plus d'être gaté par la nature, le jeune homme (d'origine martiniquaise d'après la presse, mais également né à Tours par l'intermédiaire d'une faille logique propre à la profession journalistique) a la réputation d'être un bon journaliste. Et il apparait comme étant un excellent présentateur, une qualité ces temps-ci rarement trouvée de concert avec une culture générale et un esprit d'analyse chez la même personne .


Et la seule chose que tout le monde remarque chez cette perle rare, c'est que Harry est, malheureusement pour lui... noir. Quelle horreur. Il ne peut s'agir que de cette discrimination positive honnie que l'on veut forcer sur nos têtes ; ou pire, une tentative des médias libéraux d'inculquer un peu de tolérance parmi les masses réfractaires au message messianique de nos politiques, très connus pour leur propre ouverture d'esprit.

Examinons la réaction d'un internaute à un article de Libération rapportant la Bonne Nouvelle, cette réaction est parfaitement édifiante :

« Harry Roselmack : le 20h change de couleur
Le 19 juillet 2006 par claudeanne
marre de la "blackitude" !
Une équipe de France à 90 % black et des présentateurs qui sont engagés en fonction de la couleur, voire de leur religion !
Et vous vous étonnez du racisme ambiant ?
Claude anne »

Ce genre de message me laisse en effet une mauvaise impression quand au racisme ambiant, mais peut-être pas pour les raisons invoquées par notre internaute si bien informée.

Je suis désolé, mais je vois Harry Roselmack depuis Lundi, et si je trouve le journal de 20h toujours aussi insipide, notre homme, lui, assure incontestablement aussi bien et même mieux que les autres journalistes du PAF de cette plage horaire prime-time. Est-il tellement inconcevable qu'un noir obtienne son poste grâce à son talent, et non à cause d'une machination machiavélique de Sarko ? Mon opinion est faite, faites la votre.